Les coups de reins battaient en rythme irrégulier, entre coupé de halètements violents et de gémissements bruyants. Stefania montait et descendait, imposant son rythme, son plaisir, sa fougue, ne laissant qu’à son partenaire le plaisir de lui tenir le galbe de ses hanches et de se perdre dans les sensations que la femme aux milles caprices lui procurait. Il n’y avait pas de douceur, pas de tendresse, juste un claquement sourd et sauvage qui s’intensifiait, devenant de plus en plus rapide. C’était le troisième cette semaine. Le troisième à partager la couche de la reine d’Océanie de l’Est, de cette enfant née d’un Incube et d’une Invidia. Et pourtant elle ne se sentait toujours pas satisfaite, comblée. N’y avait-il donc plus aucun homme pour satisfaire sa libido ?! Stefania sentit en elle la colonne de chaire battre et le corps sous elle se cambrait, l’idiot allait jouir dans ses entrailles, expulsait sa semence d’humain perfide à l’intérieur du ventre du démon de la gourmandise, priant certainement pour l’enfanter.

Quel idiot.

Dans un puissant râle de bonheur et de satisfaction, le misérable humain se libéra sous un hurlement de rage de Stefania. Venir avant elle ! La brune posa ses mains sur sa nuque, approchant sa bouche de la sienne et avala tout ce qu’il y avait à avaler … Tous ces délicieux sentiments positifs pour remplacer le plaisir de la libération sexuelle. Absorbant tout, sans la moindre exception, même cet infime espoir que la démone soit son « âme sœur ». Foutaise. Elle avait déjà une âme sœur, et elle était bien loin d’elle à l’heure qu’il était, tout du moins, c’était ce qu’elle espérait. Le garçon se débattit au début pour finalement abandonner, le regard vide, en tremblant légèrement. La sulfureuse brune se leva et mit une robe de chambre bordeaux avant de sortir de la chambre sans regarder derrière elle. Le jeune homme se recroquevilla doucement sur lui-même en se tenant la tête, dans cette position qui le dégradait tellement. Stefania sourit alors qu’elle s’éloignait de cette chambre, quand l’espoir n’était plus là, l’homme apparaissait comme il se devait d’apparaître quand un démon se montrait en face d’eux … Misérable, pitoyable, vermine, insecte, tellement facile de les manipuler et de les briser.

Et dire qu’elle n’était pas la pire. Sans doute que la Luxure ou l’Orgueil se serait amusé un peu plus. Ou elles auraient été moins rapides. Ses pieds nus résonnaient dans l’immense demeure qu’elle occupait et claqua des doigts. Deux démons mineurs se rendirent à la chambre à coucher s’occuper du pauvre petit homme qui avait eu le malheur de lui ressemblait de loin. Le même menton. Pauvre, pauvre petite chose si vulnérable entre les mains de ces grands méchants démons. Un sourire satisfait apparut et elle entra dans la salle de bain, ce qu’elle aimait ce pouvoir de décision et cette puissance. Elle était tellement fière d’être la représentation de la gourmandise … Belzebuth. Et pourtant, rien n’avait garanti son ascension. Sauf cette fameuse rencontre durant cette fameuse bataille, il y a quoi ? Un sacré petit moment maintenant. C’était bien avant la fermeture des portes. Oh comme le délicieux petit archange avait dut hurler ce jour-là …

Stefania n’avait pas eu de père à proprement parlé. Sa mère, un démon de la discorde et du chaos, s’était entichée un temps d’un incube et d’une union avait été conçu Stefania, future reine de la Gourmandise. Les rares démons, voire archanges, qui connaissaient son ascendance comprenait tout à fait la démone. Une sulfureuse demoiselle faisant régnait le désordre le plus total et en se satisfaisant sexuellement tout en dévorant les sentiments positifs de ses amants et victimes. Un fin mélange dont elle aimait se vanter auprès de ses compères, tous né pour la plupart d’une pensée de Satan. Les démons grandissaient lentement, si lentement que malgré tout le temps passaient avec sa mère alors qu’elle avait une apparence juvénile, son visage lui était totalement inconnu, perdu dans les méandres du temps, dans un passé qu’elle ne voulait pas retourner.

Sa mère aimait sa progéniture autant que cela été possible pour un démon, d'un amour débordant et possessif, fière et cupide. Sa si jolie Stefania … La petite créature qui rêvait du ciel bleu de la terre, de la verdure, de l'eau. Toutes ces choses qu'elle entendait de la bouche de ces démons pédants si banals que l'on en trouvait partout. Surtout au vu du statut de sa mère …

Démon du chaos et du désordre, sulfureuse et héritière de cette beauté mystique que possède les êtres démoniaques et angéliques, la mère de Stefania régnait avec d'autres démons, et anges, en tant que déesse sur le territoire de la Grèce Antique. Eris, déesse toute puissante de la discorde, du chaos, de la douleur, de la calamité. Mère de la peine, l'oubli, la famine, l'anarchie, le désastre, de la douleur, des tueries, des disputes … Sans doute que sa mère aurait pu prétendre au titre de démon suprême, s'amusant de son œuvre, se délectant de ces plaisirs. Et tentant de faire connaître à sa progéniture le plaisir de savourer le désastre.

Stefania regardait sa mère, mais de loin, attendant patiemment son départ pour le monde des hommes, de ces personnes si mystérieuse et si fragile. Quand enfin elle put sortir, la juvénile Stefania en sautillait de joie. Immature et maladroite, elle admirait avec de grands yeux ébahis, sautillant, gloussant et avalant tous les sentiments qui tourbillonnaient autour d'elle. Gloutonnerie. Il y en avait tellement … encore et encore. Elle finit par en avoir une indigestion.

Maudit sois tu, stupide fête des amoureux.

Stefania n'avait pas choisis son jour mais l'amour l'avait écœuré. Il était partout, dégoulinant, passionné, tendre … Oh certes, elle avait put détruire une bonne cinquantaine de couples ce jour-ci, mais cela était bien trop cher payé. Elle se sentait malade, nauséeuse … Plus jamais elle ne voulut entendre parler de ce sentiment stupide qu'était l'amour ! Jamais ! Et surtout pas de l'âme sœur.

Néanmoins, elle ne se contrôlait plus quand elle pouvait absorber un sentiment délicieux qu'elle avait découvert par hasard.